À Mayotte depuis début octobre dans le cadre d’une opération de protection des tortues marines victimes d’un braconnage intensif sur l’île, les bénévoles de Sea Shepherd ont une nouvelle fois fait fuir des braconniers armés de couteaux qui s’apprêtaient à tuer une tortue marine sur la plage de Charifou 3, au sud de Grande Terre. C’est la huitième fois en 5 semaines de présence que des braconniers se heurtent à la présence des bénévoles de l’association et rebroussent chemin.

Deux nuits auparavant, Sea Shepherd qui patrouillait sur la plage de Moya 1 désertée par les gardiens du Conseil Départemental censés y protéger les tortues, n’avait pas pu sauver une tortue marine tuée sur la plage de Papani.

L’occasion de rappeler que depuis maintenant quatre ans que Sea Shepherd mène une mission de plusieurs mois par an sur l’île, l’équipe n’a jamais vu les gardiens du Conseil Départemental patrouiller toute la nuit sur la plage dont ils ont la responsabilité. La présence sur place est pourtant le seul moyen d’endiguer le braconnage.

Les tortues marines de Mayotte bénéficient d’un Plan National d’Action de 1,4 million d’euros mais les moyens humains et matériels pour lutter contre le braconnage restent dérisoires. Un non-sens incompréhensible alors que le braconnage est la première cause de mortalité pour les tortues marines, victimes d’un trafic en bande organisée qui alimente un marché noir local mais qui s’exporte aussi aux Comores et jusqu’à Madagascar.

De gros moyens financiers ont été débloqués pour assurer la conservation des tortues marines à Mayotte, la question est de savoir pourquoi la lutte contre le braconnage est si faible. C’est à croire que cette situation en arrange certains” déclare Lamya Essemlali, Présidente de Sea Shepherd France

Le Conseil Départemental de Mayotte qui a la charge de protéger les plages de Moya 1 et 2 sur Petite Terre finance une équipe de 15 gardiens, constamment absents au poste et qui, comme les équipes de Sea Shepherd ont pu le constater, camouflent parfois les cadavres de tortues braconnées pour faire baisser les statistiques du braconnage sur l’ile.

En 2021, nous prévoyons de mobiliser des équipes plus importantes sur place et d’étendre la durée de nos missions de surveillance des plages” conclut Lamya Essemlali.